En savoir tant et si peu comprendre. Paradoxale situation que les planétologues experts en marsologie ont parfois du mal à expliquer. Après tout, Mars n'est plus le vague rond rouge des astronomes de l'Antiquité. Ni même les images dessinées à l'aide des premiers télescopes, suffisamment floues pour que les observateurs du siècle dernier se disputent à propos d'imaginaires et gigantesques «canaux» destinés à transporter l'eau d'un coin à l'autre d'une planète en voie d'assèchement.
A l'ère des télescopes terrestres géants, des télescopes spatiaux, et surtout des robots envoyés sur place espionner notre voisine, c'est d'un véritable atlas de Mars que disposent les planétologues. Un atlas imposant : la surface de Mars équivaut à celle de la totalité des continents terrestres. Il comporte la carte complète de son relief (voir ci-dessus), réalisée par l'altimètre laser de la sonde Mars Global Surveyor (MGS). Et des milliers de photos, prises en orbite par les sondes Viking dans les années 70, qui couvrent toute la planète. Volcans, canyons, calottes polaires, plaines, plateaux, collines, vallées, cratères creusés par les chutes d'astéroïdes... des milliers de structures morphologiques ont été détaillées, nommées, scrutées.
A ces atlas globaux s'ajoutent des centaines d'images beaucoup plus précises. On peut parfois y lire des détails de quelques mètres, pris par MGS. D'autres, réalisées au ras du sol par le petit robot Sojourner en 1997. Des mesures de son champ magnétique résidue