Avec la mise en orbite de Mars Express, la conquête spatiale européenne, pour l'essentiel cantonnée jusqu'ici à la banlieue terrestre par les tirs métronomiques des fusées Ariane, est entrée hier dans une nouvelle phase. Une première qui intervient quatre ans seulement après la mise en route du programme bien nommé Mars Express, et quelques jours seulement avant l'arrivée autour de la planète rouge de deux nouvelles sondes américaines. Bien que tempéré par le sort incertain du petit robot Beagle 2, qui tarde à donner signe de vie depuis son catapultage sur le sol martien, ce succès est d'autant plus remarquable que l'opération n'aura coûté que 300 millions d'euros et qu'on peut en attendre des résultats scientifiques très importants, au regard des technologies embarquées. Paradoxalement, le modeste coût de ce programme est aujourd'hui son point faible, car il n'est que la traduction du manque de moyens accordés par l'Europe à la recherche spatiale. Si incroyable que cela puisse paraître, aucune suite à Mars Express n'est ainsi encore prévue, ni a fortiori budgétée. Pour son coup d'essai dans le système solaire, l'Agence spatiale européenne a pourtant montré une fois de plus ses capacités. Il n'en serait que plus dommage de s'arrêter là. Certes, la collaboration spatiale est réelle entre l'Europe et les Etats-Unis, mais une saine émulation voudrait que l'Europe se dote d'un programme spatial à la hauteur des enjeux en cause. Car aller sur Mars est évidemment une étape indispe
Éditorial
L'Europe à la hauteur
Article réservé aux abonnés
publié le 26 décembre 2003 à 2h28
Dans la même rubrique