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Libération

Un joyau du patrimoine iranien

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Laissée à l'abandon depuis les années 20, la ville historique fascinait.
publié le 27 décembre 2003 à 2h28

Cité du désert à un millier de kilomètres au sud-est de Téhéran, Bam était aussi un site historique magnifique aux envoûtantes maisons à demi ruinées que dominait une âpre et hiératique citadelle, la plus grande construction en pisé du monde, une splendeur du patrimoine iranien. C'est désormais un tas de briques, de terre et de paille.

Depuis Kerman, après 190 kilomètres de ce qui était jusqu'à vendredi matin une bonne route (comme souvent en Iran) bordée de montagnes ocre et pelées et traversée de buissons portés par le vent, on voyait apparaître les premiers palmiers, signe des «terres chaudes», bientôt on atteignait la palmeraie de Bam. La bourgade est célèbre pour ses dattes Mazafati, les meilleures d'Iran, «donc du monde» disent les Iraniens, et de fait on les exporte partout. L'autre richesse jusqu'à vendredi, c'était la Bam historique, jouxtant la ville moderne (datant, elle, du XIXe siècle), visitée par des grappes de touristes encore éparses mais chaque année un peu plus nombreuses.

Sur un piton. Le guide que l'on pouvait acheter dans les deux ou trois échoppes à l'entrée raconte que les fouilles menées par des archéologues montrent que le site était déjà habité 4 000 ans avant Jésus-Christ. La construction sur un piton de la citadelle Arg-e-Bam est attestée depuis deux mille ans, même si elle a été maintes fois remodelée jusqu'à l'époque des Safavides (XVIe-XVIIe siècle). Au pied de la citadelle, s'étendait une ville. Des géographes arabes qui l'ont visitée au Xe siè