Menu
Libération

Les serbes cèdent aux voix xénophobes

Article réservé aux abonnés
Arrivé en tête des législatives, le Parti radical pourrait s'allier avec celui de Milosevic. Un défi pour l'Europe.
publié le 30 décembre 2003 à 2h30

Les capitales européennes ont appelé hier l'ensemble des forces démocratiques serbes à s'unir, alors que la Commission électorale confirmait la victoire des ultranationalistes du Parti radical de Serbie (SRS). Avec 27,3 % des voix et 81 sièges, ils seront la plus importante force du Parlement de Belgrade sans pour autant y disposer de la majorité. En donnant la première place à ce parti xénophobe et populiste lors des élections de dimanche, et en confiant des mandats de député à son leader Vojislav Seselj ainsi qu'à Slobodan Milosevic ­ tête de liste du SPS (Parti socialiste serbe, 7,4 % des voix) ­, l'un et l'autre détenus à La Haye accusés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, les Serbes ont envoyé un message de défi à l'Europe.

«J'appelle toutes les forces démocratiques à travailler ensemble pour s'assurer qu'un nouveau gouvernement avec des objectifs de réformes pro-européennes puisse être rapidement mis en place», a déclaré Javier Solana, chef de la diplomatie de l'UE. Ce vote sanction a exprimé la désaffection de l'électorat trois ans après la chute de Milosevic sous l'action de la coalition réformiste aujourd'hui au pouvoir mais fragilisée par des accusations de corruption et déchirée par des querelles intestines.

Les deux présumés criminels de guerre élus n'occuperont vraisemblablement pas leur siège de député, même symboliquement. «Vojislav Seselj aura sa place, mais un autre député l'occupera», a déclaré Tomislav Nikolic, qui dirige le SRS en l'absence de