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Analyse

Un nationalisme nourri de frustrations

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Un passé difficile à assumer et un avenir incertain expliquent la poussée extrémiste.
publié le 30 décembre 2003 à 2h30

Un vent nationaliste souffle à nouveau sur les Républiques issues de l'ex-Yougoslavie. La percée en Serbie du Parti radical de Vojislav Seselj représente le dernier et le plus inquiétant épisode d'une série d'élections marquées par le retour en force des partis qui étaient au pouvoir pendant la guerre, entre 1991 et 1995. En Bosnie, les partis nationalistes des Musulmans, des Serbes et des Croates ont triomphé dans leurs communautés respectives en octobre 2002, même si la tutelle internationale sur cette République les oblige à mettre une sourdine à leurs envolées les plus virulentes. En Croatie, le HDZ du défunt président Franjo Tudjman a gagné les législatives de novembre dernier. Son nouveau leader, Ivo Sanader, a certes tiré les leçons du passé et se définit comme «un conservateur rejetant toute forme de nationalisme et de xénophobie».

Ressentiment. «Les frustrations de l'après-guerre sont générales mais les Croates ont gagné la guerre et les Bosniaques ont finalement obtenu leur Etat. En revanche, les Serbes ont tout perdu, et cela explique l'ampleur de leur ressentiment», explique Miljenko Dereta, animateur de l'ONG Initiative citoyenne. La situation est bien sûr différente de celle de 1990. «Dans toute la région, le vent souffle vers la droite, mais ces partis ne ressemblent plus à ceux ayant fait les guerres. Tous ces pays regardent vers l'Union européenne», dédramatisait récemment Ognjen Pribicevic, du Centre pour les études du Sud-Est européen.

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