Valérie, la cinquantaine élégante, se souvient du 3 août 2003. A son domicile de La Celle-Saint-Cloud (Yvelines), elle reçoit «la» lettre. Qui lui annonce que ses allocations chômage seront supprimées le 31 décembre. «J'étais effarée. J'avais signé un Pare qui me donnait droit à des allocations jusqu'en août 2004.» Aujourd'hui, elle fait les comptes. «Je vais devoir vivre avec l'ASS (allocation spécifique de solidarité, ndlr), 13,56 euros par jour. Fini la mutuelle et le loyer. Il faut que j'annonce à mon fils, intermittent du spectacle, que je ne vais plus pouvoir l'aider...»
Sur le trottoir du ministère des Affaires sociales et de Matignon, hier, une centaine de manifestants révise des slogans bien rodés. Agir ensemble contre le chômage (AC !), la CGT-Chômeurs et l'Apeis (Association pour l'emploi, l'information et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires) se sont donné rendez-vous pour protester «contre l'amputation des droits Assedic, ASS, RMI, intermittents». Demain, au moins 180 000 demandeurs d'emploi vont basculer en fin de droits en raison de l'application du plan de redressement de l'Unedic (lire ci-contre). En même temps, la durée de l'allocation spécifique de solidarité (ASS), versée aux chômeurs qui ne sont plus indemnisés par le régime d'assurance chômage, sera limitée. «Avec ces histoires de recalcul, tranche Alain, ça veut dire qu'un courrier qui vient de l'administration n'est plus digne de foi, puisque les Pare qui ont été signés sont remis en ca