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Libération

C'est la faute aux patrons, selon Francis Mer.

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Il plaide le quiproquo avec les chercheurs du public et s'en prend à la recherche privée.
publié le 29 janvier 2004 à 22h22

C'est la question qui a le don d'énerver Francis Mer. Selon le ministre de l'Economie et des Finances, il n'y aurait eu aucune baisse des crédits à la recherche. «Sur ce sujet, assurait-il déjà le 16 janvier, nous sommes à l'aise.» A Bercy, on assène les chiffres et les séries statistiques. «L'effort de recherche français s'élève à 2,23 % du PIB, au-dessus de la moyenne européenne. Quant à la recherche publique, nous sommes les champions du monde avec 0,99 % du PIB, devant les Allemands, à 0,82 %.» Le CNRS n'aurait pas à se plaindre : ses crédits, hors rémunérations, sont passés de 530 millions d'euros en 2000 à 730 millions en 2003.

Cagnotte. D'où vient alors la fronde des chercheurs ? L'entourage du ministre plaide l'incompréhension : «Leurs réactions sont non décryptables par nous.» Mais le quiproquo serait à chercher dans les labos eux-mêmes : «Certains organismes ont voulu se constituer leurs propres réserves de précautions [une sorte de cagnotte non dépensée, ndlr]; or, en 2003, en serrant la vis, Bercy les a contraints à dépenser leurs fonds de roulement. Mais cela, les patrons de labo se sont bien gardés de le dire.» Hors de question, donc, d'envisager un «collectif budgétaire», comme le demandent les chercheurs en colère.

De fait, la véritable pomme de discorde est ailleurs : Francis Mer est absolument allergique à l'embauche de «fonctionnaires» dans la recherche. Il ne veut pas démordre de la mesure la plus impopulaire du budget 2004, la transformation de 550 postes