Embrassades avec Jacques Chirac, sourires et Garde républicaine dans la cour d'honneur de l'Elysée, l'ambiance est désormais «au beau fixe», selon l'expression du Président Gbagbo, entre Paris et Abidjan. Le chef de l'Etat ivoirien a été reçu, hier à la mi-journée, par son homologue français avec tous les égards. Après un tête-à-tête de quarante-cinq minutes entre les deux hommes et un «déjeuner de travail» auquel ont participé la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, et le ministre délégué à la Coopération, Pierre-André Wilzer, Laurent Gbagbo est reparti en «homme comblé et heureux». Il y a quelques jours, à Abidjan, il avait déjà donné du «Dominique» (de Villepin, ndlr) au ministre des Affaires étrangères, honni par les «patriotes» d'Abidjan.
Détente. «Un peu froide au départ, l'ambiance s'est détendue progressivement», a confié l'un des participants au déjeuner. Chirac et Gbagbo se connaissent mal. Ils ne s'étaient rencontrés qu'à deux reprises. La seconde fois, en janvier 2003, lorsque Gbgabo s'était vu imposer par Paris les accords de Marcoussis, qui le dépouillaient de l'essentiel de ses prérogatives au profit d'un gouvernement de coalition avec les «rebelles» qui avaient pris les armes contre lui en septembre 2002.
Il peut aujourd'hui apprécier le retournement de l'histoire. «La rencontre de l'Elysée a permis d'effacer l'humiliation de l'an dernier, reconnaît un haut responsable français. On n'en est plus au Gbagbo mal élu en 2000. Sa légitimité est désormais cl