Port-au-Prince envoyé spécial
On ne les voit pas, pourtant les étudiants, qui occupent la faculté des sciences humaines de Port-au-Prince, disent qu¹elles sont à l¹affût, qu¹elles rôdent dans les rues voisines, prêtes à surgir pour attaquer une éventuelle manifestation. Elles, ce sont les «chimères», cauchemar de l¹opposition qui craint plus que tout ces gangs enivrés de violence, souvent issus des bidonvilles de la capitale haïtienne, et manipulés par le régime du Président Aristide. «Nous sommes aux aguets, dit une étudiante, et nous sommes aussi à l¹écoute des événements politiques, qui se précipitent.» Devant des postes de radio campent de petits groupes qui écoutent les dernières informations des médias haïtiens. Elles ne sont bonnes ni pour le pouvoir ni pour l¹opposition modérée de la Plateforme démocratique. L¹opposition armée a pris, dimanche, Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays. Et son principal porte-parole, Winter Etienne, a fait savoir depuis la ville des Gonaïves qu¹elle serait d¹ici à la fin du carnaval, c¹est-à-dire demain, à Port-au-Prince.
Départ. Menace prise très au sérieux par les «chimères», qui ont établi des barrages sur tous les axes qui conduisent à la ville, et à qui le pouvoir aurait distribué des armes. Mais aussi par l¹opposition modérée, qui craint sans ouvertement le dire qu¹en l¹absence d¹armée elle a été dissoute en 1995 la capitale ne sombre dans les pillages et la violence. «Le régime d¹Aristide n¹a aucune capacité de résistance. Le m