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Libération

Bayonne se cramponne à la piste Al-Qaeda

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Réunis pour dénoncer les attentats, les nationalistes basques récusent la responsabilité d'ETA.
publié le 13 mars 2004 à 23h44

Bayonne envoyée spéciale

Le soulagement est palpable. Vendredi, en fin d'après-midi, devant la gare de Bayonne, la petite centaine de manifestants qui ont répondu à l'appel d'Abertzaleen Batasuna (mouvement de la gauche nationaliste) à manifester «contre l'horreur» respirent enfin. Ils viennent de prendre connaissance du communiqué d'ETA qui dément toute implication dans le massacre de Madrid. Très vite, ils déplient une banderole où est écrit en basque «solidarité avec les victimes».

«Sauvagerie». Sous la pluie, un porte-voix à la main, Jakes Bortayrou, un des organisateurs du rassemblement, dénonce «la sauvagerie et la barbarie» et proclame «la solidarité» du mouvement avec les victimes des attentats. La manifestation est silencieuse. Aucun discours. «Pas de contenu politique, on verra plus tard», dit un des participants. Mais après cinq minutes de recueillement et de silence, des voix se font peu à peu entendre pour commenter la «bonne» nouvelle. «Voir le mot basque assimilé à cette barbarie, cela crée un choc au-delà des idéologies de chacun. On défend notre identité et notre culture, mais personne n'est prêt à payer ce prix», explique Panpi Dirassar, porte-parole d'Abertzaleen Batasuna.

Dès l'annonce de l'attentat, le doute avait accueilli les accusations des autorités espagnoles contre ETA. «Massacrer des innocents, ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être eux», affirme ce militant. «C'est hautement improbable, le mode opératoire n'est pas celui d'ETA», répète à qu