Louis Schweitzer n'a pas manqué de le rappeler d'emblée, en dévoilant à la presse internationale, au technocentre de Guyancourt, les contours de la Logan: la voiture à 5 000 euros est un projet «personnel». Portée à bout de bras par le patron de Renault, lancée en 1998, l'idée d'un véhicule économique, solide et capable de conquérir des marchés allant de l'Amérique du Sud à l'Asie et de l'Europe centrale au Moyen-Orient, a pourtant laissé nombre d'observateurs sceptiques. Et pas seulement chez les concurrents. «Chez Renault, cette voiture a bousculé les esprits, raconte un des responsables du dossier. Le président a imposé ce projet, qui avait du mal à passer.» Un autre responsable confirme: «Même en interne, les gens n'y croyaient pas. Ils nous taquinaient.» Louis Schweitzer, lui, n'en a pas douté une seconde, qui entend, d'ici à la fin de la décennie, en faire une pièce maîtresse de sa stratégie mondiale.
Design limité.
Comment Renault a-t-il produit une voiture à 5 000 euros? «Parce qu'on a des ingénieurs et techniciens exceptionnels», répond, de bonne guerre, Louis Schweitzer. La réalité est moins idyllique. «Le prix annoncé de 5 000 euros était une tactique du président pour mettre sous pression l'ingénierie, explique Patrick Weil, de la direction du produit. Les ingénieurs avaient des rêves, il a fallu les recentrer. Le président a toujours refusé de rallonger le budget.» Fermeté sur les objectifs, donc. «On ne fait pas du coût la variable d'ajustement. Là, il y a une di