Bègles envoyée spéciale
On a juste interverti les fauteuils, jeudi soir, au conseil municipal de Bègles (Gironde). Noël Mamère, suspendu de ses fonctions pendant un mois pour avoir célébré, le 5 juin, le premier mariage homosexuel en France, s'est simplement décalé d'une place, pour laisser le socialiste Michel Mercier, son premier adjoint, présider la séance. A 20 h 10, le député-maire s'est campé dans son rôle de conseiller municipal «provisoire». Le regard accroché au plafond, bras croisés. Silencieux.
La séance a démarré gentiment, mais a vite tourné à la scène de ménage. Michel Mercier, ton apaisant, a présenté au vote une motion de soutien à Noël Mamère. Le texte dénonce «une sanction disproportionnée» tout en affirmant que «la légitimité du maire de Bègles n'est pas remise en cause». L'opposition a explosé. Pierre Bru (UMP) a fustigé ce «pseudo mariage» tenant du «reality show». Christian Mulliez (divers droite) s'est enflammé et a parlé de la «honte» qui s'est «abattue sur notre paisible cité». Et de blâmer la «provocation et l'arrogance d'un député qui a pris notre ville en otage plutôt que de proposer ses idées novatrices» à l'Assemblée nationale. Dans la foulée, il s'en est pris à l'équipe de Noël Mamère, «rémunérée par nos impôts, davantage préoccupée par l'événement et sa préparation». Puis, à ce «cinéma des pitoyables sanglots d'un célébrant, honteusement victime martyrisé par les autorités locales».
C'en était trop pour Mamère, qui est sorti de son silence : «Oui