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Libération

Brésil, Russie, Kenya: trois visages de la maladie

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publié le 12 juillet 2004 à 1h25

Vladimir, 25 ans, malade, São Paulo

«Les antirétroviraux m'ont sauvé la vie, comme à tant de séropositifs brésiliens qui n'auraient pas pu les acheter si l'Etat ne les fournissait pas gratuitement [ils sont jugés inaccessibles même pour la classe moyenne, ndlr]. L'aide que me verse ma famille depuis que j'ai perdu mon job de réceptionniste n'aurait pas suffi, et il lui aurait fallu un très gros sacrifice pour me soigner. J'ai commencé le traitement il y a dix mois, après avoir fait le test HIV. On sait tous ici comment éviter le virus, mais le plaisir prime parfois la prudence... Aux soins intensifs où j'étais rentré, on m'a dit que j'étais condamné. Atteint d'une pneumonie qui a dégénéré en tuberculose et en trachéite, j'avais beaucoup maigri et n'arrivais plus à marcher ni à parler. Deux mois seulement après le début du traitement, j'avais repris une vie normale, et les 23 kg perdus. Je parlais, marchais et sortais à nouveau. Passé trois mois, la charge virale [la quantité du virus dans le sang] était indétectable. Psychologiquement aussi j'allais bien mieux. Aujourd'hui, j'en ai presque oublié que j'ai le sida !»

Slava Tsounik, 39 ans, malade, Rostov-sur-le-Don

«Cela fait sept ans que je suis séropositif, et quatre ans que je suis à un taux d'immunité de moins de 400, c'est-à-dire considéré comme malade selon les standards internationaux. Moi, je me sens pas trop mal, mais, selon mes dernières analyses, je ne suis plus qu'à 260 d'immunité. Les médecins de Rostov m'ont propos