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Libération

Bordeaux : des producteurs en guerre contre la logique des négociants

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Les mesures contre la surproduction divisent la filière locale.
publié le 21 juillet 2004 à 1h31

Bordeaux, de notre correspondante.

Il veut secouer la filière. Elu le 12 juillet à la tête du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), en pleine crise du vignoble girondin, le négociant Christian Delpeuch dit vouloir rompre avec des années d'aveuglement. En annonçant une série de mesures pour tenter d'enrayer la grave surproduction des vins de Bordeaux. Il souhaite ainsi l'inscription du nom des cépages sur les étiquettes, la création de produits nouveaux en dehors du système des AOC pour répondre aux marchés. Il prône «l'arrachage ciblé et définitif», qui ne doit pas être un «tabou», et propose pour financer cette mesure la mise en place d'une «contribution volontaire obligatoire» de 1 euro par hectolitre déclaré. Il promet une action marketing du CIVB davantage tournée vers le terrain. Et critique ce même organisme qui n'a pas su informer les viticulteurs, parce qu'il a fait confiance «à des relais qui n'ont manifestement pas fonctionné». Visés : les syndicats d'appellations. Des mesures qui sont loin de faire l'unanimité.

C'est dans les rangs du Collectif des viticulteurs, une association forte de 350 adhérents du Sud Gironde, que l'on se montre le plus véhément. Créé il y a deux mois, le collectif rassemble ceux qui en ont «ras le bol» d'être payés 850 euros le tonneau et réclament un prix plancher de 1 000 euros. La contribution volontaire de 1 euro par hecto ? «On n'en veut pas. C'est toujours à nous, producteurs, de faire des efforts. Jamais au négoce», lâc