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Libération

Un monde de brut à 50 dollars

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Quelles conséquences et quelles solutions si le prix continue de monter?
par Pascal RICHE, SERVICE ECONOMIE et SERVICE TERRE
publié le 12 août 2004 à 1h44

A Washington,

Faudra-t-il s'habituer à vivre dans un monde de brut à 50 dollars ? Si oui, comment ? Pour l'instant, les économistes s'emploient plutôt à relativiser les conséquences de l'envolée des cours. «Je ne crois pas à l'arrivée d'un choc inflationniste, se rassure Christian de Boissieu, professeur d'économie à l'université Paris-Sorbonne. En dollars constants, 45 dollars représentent un prix faible par rapport à ce que nous avons connu lors des deux chocs pétroliers.» De fait, en tenant compte de l'écart d'inflation, le prix du baril en 1980 (40 dollars à l'époque) friserait les 100 dollars. Pourtant, selon certains experts, la hausse actuelle n'est pas conjoncturelle. Elle reflète un écart croissant entre une production qui plafonne et une consommation qui continue de progresser.

Stations et avions. Pour l'heure, on constate surtout des tarifs revus à la hausse. Ainsi, le prix à la pompe, qui suit avec un décalage de plusieurs semaines les variations observées sur les marchés, a gagné plus de 10 centimes d'euro en France depuis janvier. Progression atténuée par le poids des taxes et l'euro fort, le pétrole étant facturé en dollars. British Airways vient de décider de relever de 12 livres le tarif de ses vols long-courrier pour pallier la hausse des carburants. Air France, en revanche, se veut zen : «Nous avons des procédures de couverture de nos besoins pétroliers qui nous permettent de lisser les prix en cas de crise, de sorte que nous payons moins cher le pétrole que