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Libération

En Allemagne, une envie massive de donner de la voix

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La Constitution ne permet pas de consultation par référendum.
publié le 15 octobre 2004 à 2h35

Berlin, intérim.

Les Allemands aussi aimeraient bien avoir leur mot à dire sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Selon un sondage publié cette semaine, près de 60 % réclament un référendum, même si la Constitution ne prévoit pas cette possibilité. Alors que le gouvernement Schröder s'est fait l'ardent défenseur de la candidature d'Ankara, 57 % des personnes interrogées sont contre, à en croire une autre enquête.

Boycott électoral. La dirigeante chrétienne-démocrate Angela Merkel ne s'attendait donc pas à provoquer un tollé en évoquant une pétition hostile à l'intégration turque. Officiellement, il s'agirait de recueillir des signatures pour un «partenariat privilégié» avec Ankara, mais personne n'a vraiment saisi ce qu'elle entendait par là. Hormis la branche bavaroise de la CSU, les critiques fusent de toutes parts, même les ténors de la CDU y vont franchement. Volker Rühe, ancien ministre de la Défense d'Helmut Kohl, s'est empressé de rappeler qu'en 1997, le chancelier conservateur avait promis au Premier ministre turc de soutenir une entrée future de son pays dans l'UE. «Les forces ultranationalistes et les skinheads vont se sentir encouragés à commettre des actes violents contre les Turcs», dénoncent pour leur part des représentants de la communauté turque, forte de 2 millions de personnes, dans une interview au quotidien Neue Presse. Ils menacent également la CDU d'un boycott électoral.

Plus d'un demi-million d'électeurs allemands sont d'origine turque, leurs