Il faut se montrer. Face à ce qu'elle appelle l'«indifférentisme et le pluralisme religieux», l'Eglise catholique a entrepris de «renforcer sa visibilité». C'est le sens de cette semaine Toussaint 2 004. Il se double d'un mot d'ordre : «é-van-gé-li-sa-tion». Il sera entonné sur tous les tons à l'occasion des débats et conférences organisés cette semaine à Paris. Ce thème a déjà fait l'objet d'un congrès du même type à Vienne l'an dernier et sera repris à Lisbonne l'an prochain. Mais cette année, à Paris, le cardinal archevêque de la ville a voulu lui donner un sens particulier : mobiliser les croyants pour qu'à leur tour ils aillent porter «la bonne parole» au quotidien. Dans un contexte de crise des vocations, c'est en effet, dit-on désormais, aux laïques d'agir. «Qui fait le caté, l'accueil, les aumôneries ? Qui doit défendre l'Eglise devant l'image déformée des médias ? Les laïques», remarque le prêtre Pascal Gollnisch.
Mais comment «évangéliser» dans ce monde majoritairement urbain et non croyant, dénoncé par Jean Paul II comme porteur d'«une culture de mort» ? «L'un des intérêts de ces rencontres, c'est précisément de décrisper les liens entre l'Eglise et la cité», explique Jean-Yves Nahmias, vicaire général (un des adjoints de l'archevêque), responsable de l'organisation. Pour ce prélat quadragénaire déjà adoubé du titre de «monseigneur», «on est très sévère quand on juge la vitalité de l'Eglise, on lui applique des critères du XIXe... Peut-être y a-t-il un néoconformi