Etonnant alliage qui réunit des anciens membres des services secrets et de l'armée de Saddam Hussein à des éléments islamistes radicaux, l'Armée islamique en Irak est cependant emblématique de la guérilla sunnite irakienne. C'est probablement une coïncidence mais avec la force du symbole, elle serait née (Libération du 29 novembre) dans un ancien bureau du Baas, reconverti en centre d'éducation coranique près de Latifiya, à une trentaine de kilomètres de Bagdad. Depuis, elle contrôle la majorité des mosquées de cette région. C'est en mars que cette organisation, dont on ne sait alors rien, attire l'attention en revendiquant le meurtre à Fallouja de quatre Américains, dont les corps de deux d'entre eux seront retrouvés atrocement mutilés. Depuis, dans tous ses communiqués, elle n'a cessé de réclamer le retrait des troupes étrangères d'Irak, appliquant aussitôt ses menaces au pied de la lettre.
Plier. Le 26 juillet, elle décapite deux Pakistanais accusés de travailler avec les Américains. Elle récidive peu après en assassinant le journaliste italien Enzo Baldoni parce que Rome avait refusé de se plier à ses exigences. Le 7 mai, l'Armée islamique avait aussi exécuté deux reporters polonais. En revanche, elle épargnera la vie d'un camionneur philippin après avoir obtenu de Manille le retrait anticipé de ses soldats.
Depuis l'enlèvement de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, on connaît mieux l'Armée islamique. Si l'habillage des communiqués emprunte la terminologie jihadiste, n