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Libération

Koh Lanta. «La peur que le bateau soit fracassé»

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publié le 28 décembre 2004 à 3h38

Une journaliste de Libération, Frédérique Deschamps, était en mer près de l'île thaïlandaise de Koh Lanta le jour du raz de marée. Elle témoigne.

«Dimanche, nous sommes partis avec une dizaine de touristes, vers 9 h 30, pour un "tour des îles". L'eau était étrangement sale, il y avait des troncs et des feuilles qui flottaient partout. Nous avons approché une des îles, Koh Muk, où nous étions censés plonger pour nager dans l'obscurité sous-marine pendant un moment et déboucher sur une plage paradisiaque à l'intérieur de l'île. L'eau était trop haute, les trois Thaïlandais qui conduisaient le bateau ont dit qu'on ne pouvait pas y aller.

«Ça commençait à râler et à parler de se faire rembourser. Ils nous ont alors emmenés vers une autre île. Quatre personnes ont plongé du bateau. Mais ils sont vite revenus en nageant, car une vague, pas très haute mais très puissante, les entraînait vers les rochers. Tout le monde a fini par remonter à bord.

«Les trois Thaïlandais ne parlaient pas anglais. Ils scrutaient l'horizon d'un air inquiet. Ils nous ont dit qu'on retournait à Koh Lanta. Finalement, on a accosté un autre bateau de plongeurs qui nous a informés qu'il y avait eu un tremblement de terre. On est restés au large un moment. De là, on voyait un long ponton dont la partie centrale avait été emportée par la vague. Les équipages avaient peur d'accoster car, à ce moment-là, tout le monde parlait de l'arrivée imminente d'une deuxième vague. Ils avaient peur que leur bateau soit fracass