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Libération

Kindy trouve son salut en Asie

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Après avoir délocalisé au Maroc et en Tunisie, l'entreprise spécialisée dans la chaussette a redressé ses comptes en sous-traitant en Chine.
publié le 31 décembre 2004 à 3h40

Moliens envoyée spéciale

L'entrepôt a déjà grignoté les deux tiers de l'usine. Dans quelques jours, les cartons envoyés par les sous-traitants chinois rejoindront les livraisons turques et marocaines. Avant, peu à peu, de les remplacer. D'ici à trois ou quatre ans, Kindy réalisera la moitié de ses achats en Asie. Au nom d'un calcul simple. «Une paire payée 1 euro en France vaut 75 centimes au Maroc, 65 en Turquie, 45 en Indonésie et 30 en Chine», explique Joël Pétillon, le PDG. Que restera-t-il aux ouvriers picards ? Le soin de faire fonctionner cette plaque tournante. Et, à la marge, celui de produire les modèles haut de gamme. Derrière l'ancien atelier couture, bientôt transformé en «musée de la chaussette», les bonnetiers s'activeront sur une chaîne amincie. L'ancien fleuron industriel, au bord de la faillite en 2002, se transforme peu à peu en société de service.

Licence. 1966 : les frères Bloquert s'emparent de la bonneterie familiale. Admirateurs du président Kennedy, ils baptisent leur marque «Kindy». Et gagnent les linéaires d'une grande distribution en plein essor. «Kindy était le meilleur employeur de la région, se souvient Bruno, entré en 1975. Il embauchait chaque semaine et payait bien.» Avant-gardiste, Jean-Yves Bloquert signe même un accord sur les 35 heures... dès 1986. «On n'a eu aucune aide publique et on s'est plantés. Il a fallu licencier près de 150 personnes», grimace Daniel Duponchelle, délégué CGT. Flairant l'engouement pour le merchandising, le groupe