L'Atlantique est certes large et profond, mais, depuis Christophe Colomb, il existe toutes sortes de façons de faire communiquer ses deux rives. Même les bouderies les plus ostensibles finissent par retomber, chacune ayant conscience que le mieux à faire, c'est encore de supporter l'autre et donc de lui parler. Certains devinaient dans les empoignades à propos de l'Irak une crise de civilisation. Il n'en reste déjà plus qu'un mauvais souvenir, que d'ailleurs on évite d'évoquer, comme s'il s'agissait d'un regrettable malentendu. Ainsi qu'il arrive souvent, la réalité tristement réelle a beaucoup fait pour recoller les morceaux.
La tournure prise par l'expédition irakienne n'a pas vraiment correspondu aux prévisions des Américains, qui, du coup, évitent de prévoir la date de leur voyage de retour. Mais le succès des élections a achevé de persuader les Européens les plus anti-Bush, à commencer par les Français, que leur boycott du processus en cours était stérile. Même pour l'énorme puissance américaine, le fardeau de l'intervention est lourd ils aimeraient s'en défausser un peu sur des épaules amies. De son côté, le néogaullisme français a surtout obtenu un tonnerre d'applaudissements à l'ONU, après quoi le public est retourné vaquer à ses affaires as usual. L'unilatéralisme américain a du plomb dans les ailes de ses faucons, mais la relève européenne s'est dégonflée jusqu'à reprendre une taille normale beaucoup plus qu'une grenouille, pas vraiment un boeuf.
Pourtant, si ret