Les 35 heures et l'école. En s'attaquant simultanément à ces deux dossiers ultrasensibles, le gouvernement joue-t-il avec le feu ? Hier, son porte-parole, Jean-François Copé, tentait de se rassurer en affirmant dans le Parisien que «la participation aux manifestations de samedi» correspondait «à ce qui était prévu» et qu'elles avaient «rassemblé essentiellement des fonctionnaires». Si le Premier ministre, qui doit s'exprimer ce matin sur France Inter, prend lui aussi le parti de la dénégation, le réveil social risque d'être douloureux. Car, samedi, les syndicats ont mobilisé nettement plus que le 20 janvier pour la défense des salaires dans la fonction publique (lire page suivante). Et, quoi qu'en dise Jean-François Copé, les salariés du privé étaient très largement présents. Temps de travail, réforme Fillon, salaires, recherche, services publics : le champ des mécontentements s'élargit. Et, avec lui, la menace d'un vote sanction au référendum sur la Constitution européenne en juin.
Le gouvernement peut-il faire marche arrière sur les 35 heures?
Pas question, répond Jean-François Copé. «Au nom de quoi on retirerait un projet de loi qui accorde une liberté supplémentaire ?», s'exclamait hier le porte-parole du gouvernement sur Radio J. C'est pourtant ce que lui demandent les syndicats. «Il faut que le Premier ministre retire ou modifie la proposition de loi», demandait samedi François Chérèque (CFDT). «Ce ne serait pas la première fois que la rue forcerait un gouvernement à mod