Voici seulement six mois, personne n'aurait parié un maravédis sur la proche tenue d'un sommet israélo-palestinien destiné à renouer le fil rompu d'un avenir pacifique. Les réalistes de toutes les chancelleries ont pourtant été démentis par les faits. Même s'il ne faut pas trop attendre aujourd'hui de la rencontre de Charm el-Cheikh, même si l'optimisme semble toujours aussi déraisonnable et incongru dans cette région, le routinier pari du pire peut encore y être perdu.
Bien sûr, si la disparition d'Arafat a eu ce pouvoir presque miraculeux de faire sauter l'obstacle, il ne faut pas en conclure que le leader palestinien était lui-même l'obstacle. Les contradictions sur lesquelles a buté le montage d'Oslo sont de vraies contradictions. Pour les surmonter, les dirigeants israéliens ou palestiniens devront, chacun de leur côté, affronter les maximalistes de leur propre camp et ils le savent. Ils savent aussi que les conséquences désastreuses de l'échec du processus d'Oslo puis les pauvres bégaiements de la «feuille de route» ne leur laissent pas d'autre choix.
Bush avait fait de l'éviction de Saddam Hussein une sorte de préalable de la démocratisation du Proche-Orient, ce qui incluait en soi une pacification des relations israélo-palestiniennes. Celle-ci lui paraît plutôt aujourd'hui un préalable à son désengagement d'Irak. Sa sollicitude pour les négociations ne découle pas seulement de son soutien à Sharon, et notamment à son plan de retrait de la bande de Gaza, mais aussi d'