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Libération

Comment l'Egypte est revenue au premier plan

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Pour retrouver son rôle de médiateur, Hosni Moubarak n'a pas ménagé ses efforts.
publié le 8 février 2005 à 0h25

L'Egypte est de retour. Après quatre ans de disette, Le Caire retrouve enfin sa place de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Premier pays à avoir signé la paix avec Israël, il a particulièrement souffert de l'Intifada. Confronté à la colère de son opinion publique, le président Hosni Moubarak avait été contraint de rappeler l'ambassadeur égyptien à Tel Aviv, dans les premiers mois du soulèvement. Pas question non plus d'inviter Ariel Sharon, surnommé «le boucher» par la presse égyptienne. A plusieurs reprises, notamment en avril 2002, des manifestations ont menacé de dégénérer en émeutes contre le régime.

Contesté chez lui, le chef de l'Etat égyptien a été en outre snobé par Bush lors de son premier mandat. Le président américain voyait en lui, après les attentats du 11 septembre 2001, l'incarnation de ces autocrates arabes corrompus, tout juste capables d'exporter leurs islamistes et leurs problèmes intérieurs. La guerre d'Irak a approfondi le malentendu. Mis en difficulté sur ce terrain, les Etats-Unis ont désormais mis une sourdine à leurs critiques envers l'allié égyptien, soudain redevenu utile. Quant à ce dernier, plongé dans une crise économique grave, il n'a pas non plus ménagé ses efforts.

Parallèlement, l'annonce, il y a un an, par Sharon, du retrait de Gaza a permis au Caire de revenir dans le jeu ­ l'Egypte redoutant que ce territoire surpeuplé, situé à sa frontière, ne sombre dans le chaos. Le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleiman, n'a cessé