Résumons. Raffarin revendique une «positive attitude» et reproche aux syndicats leur «négative attitude». Lesquels dénoncent la «sourdingue attitude» du Premier ministre. C'est dire si le dialogue social, que Jacques Chirac avait promis de revaloriser, vole haut. A l'altitude des références du chef du gouvernement qui, après avoir usé du philosophe Ferry, emprunte désormais ses formules à Lorie, égérie de la chanson adolescente, façon «Lorie-pilante» de chercher à recouvrer une popularité. Mais il ne suffit pas de citer les idoles des jeunes pour s'attirer leur grâce. Après les manifestations de salariés, le gouvernement se retrouve sous la menace des lycéens. Qui partagent avec les enseignants le même rejet du projet de loi d'orientation sur l'école. Son auteur, François Fillon, en a aussitôt déduit qu'ils étaient «manipulés». Fine déduction qui lui a valu de susciter, en retour, de nouvelles mobilisations. La jeunesse a horreur de paraître à la remorque. Et de ne pas être entendue quand elle s'inquiète d'une réforme du bac qui dévaloriserait à ses yeux l'essentiel, son passeport pour l'avenir, sujet explosif s'il en est. Les syndicats ne se plaindront pas de ce prompt renfort, qui ne se sont pas encore remis de leur capitulation de l'été 2003. Mais de là à les imaginer avec le pouvoir de mettre les lycéens dans la rue, il y a une faute de Fillon qui n'en est pas à sa première. Le ministre, qui se targuait d'avoir imposé sa réforme des retraites, a réussi la performance de
Éditorial
«Lorie-pilant»
Article réservé aux abonnés
publié le 8 février 2005 à 0h25
Dans la même rubrique