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Libération

Les banquiers profitent à fonds

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La Société générale et BNP-Paribas ont annoncé des bénéfices historiques, symboliques d'un secteur imperméable à la conjoncture.
publié le 11 février 2005 à 0h30

Hier, au siège de la Société générale à la Défense à Paris, Daniel Bouton affichait son habituel air d'autosatisfaction. Mais, pour une fois, il y avait une bonne raison. Le PDG de la banque au logo rouge et noir a annoncé les meilleurs résultats historiques de la Société générale : 3,1 milliards d'euros de profits en 2004, en hausse de 25 % par rapport à 2003. La semaine dernière, son concurrent BNP Paribas avait publié des résultats tout aussi exceptionnels : 4,7 milliards d'euros de bénéfice net, en progression de 24 % par rapport à 2003. Soit la meilleure année jamais réalisée par la banque de Michel Pébereau. Le temps où les autorités monétaires s'inquiétaient d'un éventuel «risque systémique», après la quasi-faillite du Crédit lyonnais, semble bien loin. Dépassé aussi ce rapport sénatorial de 1996 qui s'inquiétait de l'«insuffisante rentabilité des banques françaises».

Depuis la seconde partie des années 90, la banque est devenue un métier très profitable. En période de forte croissance, comme en 2000 (année où les derniers records de profit avaient été battus), mais aussi quand l'économie ralentit. En 2001 et 2002, les bénéfices avaient chuté, mais aucun établissement financier n'avait annoncé de pertes. Faut-il alors se féliciter de cette insolente bonne santé, en considérant que c'est une bonne chose pour l'économie française ? Ces bénéfices paraissent cependant louches, comme si une géniale martingale avait été mise au point. Et on peut légitimement se demander si l