Le mot émane d'un des avocats qui planchent sur le dossier Moulinex : «Comme dirait Thierry Roland, si là il n'y a pas penalty, il n'y aura jamais penalty !» Une métaphore qui rappelle que Moulinex est souvent considéré comme «le» dossier emblématique en matière de soutien abusif. Et que la justice pourra difficilement faire l'impasse sur le rôle joué par les responsables du pool bancaire qui a soutenu le groupe d'électroménager, mis en faillite en septembre 2001, avec près d'un milliard d'euros d'endettement. «Nous avons des établissements bancaires qui prêtent, qui nantissent les actifs et, enfin, qui conseillent dans le cadre de restructurations financières, poursuit cet avocat. Ils auront du mal à expliquer qu'ils n'étaient pas informés...» Là réside le dilemme du rôle des banques : ne pas soutenir une entreprise en difficulté, et être accusées de «rupture abusive de crédit». Ou continuer à fonds perdus et être accusées de «soutien abusif».
Deux procédures, l'une au pénal, l'autre au civil, sont susceptibles de mettre en cause les banques de Moulinex. Deux informations judiciaires ont été ouvertes par le parquet de Nanterre, entre autres pour «abus de biens sociaux», «banqueroute par détournement d'actifs», «présentation et publication de comptes annuels inexacts», «faux et escroquerie». Après la mise en examen de six membres de l'ancienne direction, d'un ex-dirigeant de la société Brandt (fusionnée avec Moulinex en 2000), et de deux commissaires aux comptes, les banques