Si l'impact des échanges gratuits de musique via le peer-to-peer sur les ventes de disques suscite de nombreux débats parmi les économistes, le P2P bouleverse la filière musicale et peut difficilement être ignoré. Que faire ? Entre répression, légalisation et laisser-faire, s'affrontent maisons de disques, artistes, public et, désormais, certains élus. Examen des scénarios en présence.
1. Museler le P2P avec des procès.
C'est la stratégie adoptée par la majorité des maisons de disques dans le monde. Elles tiennent les échanges peer-to-peer pour responsables de la dégringolade des ventes de disques et s'inquiètent de la généralisation du téléchargement gratuit, qui bouscule leur modèle économique. Afin de le limiter au maximum, elles multiplient les actions en justice. Aux Etats-Unis, 7 000 plaintes ont déjà été déposées contre des utilisateurs. L'Europe a suivi depuis l'été dernier avec quelque 500 plaintes, dont au moins une cinquantaine en France. Objectif ? Agiter le gourdin pour inciter les internautes à acheter des disques ou à se tourner vers les sites de téléchargements payants, comme iTunes Music Store d'Apple, Fnac.com ou VirginMega en France. Et tant pis si les catalogues disponibles sur ces derniers sont encore maigrelets en regard des services P2P.
Les risques :
La répression ne se montre pas très efficace. Aux Etats-Unis, dix-huit mois après les premières plaintes, les études montrent à peine un tassement des échanges via P2P, toujours pratiqués par des millions d'i