Menu
Libération
Éditorial

Conservation

Article réservé aux abonnés
publié le 16 février 2005 à 0h35

Un petit pas pour la diplomatie, mais un grand pas pour l'humanité, a-t-on envie de dire, paraphrasant le premier homme sur la Lune, au sujet du protocole de Kyoto. Il s'agit là en effet d'un traité contraignant par lequel des Etats (pas tous, hélas !) s'engagent à agir de concert pour préserver la planète. La gestation en a été lente, et difficile. Après vingt ans d'études scientifiques, tous les politiques (le plus puissant d'entre eux, George W. Bush en premier) ne sont pas encore convaincus qu'il y a, sinon le feu, la fièvre à la planète du fait de l'ère industrielle, et encore moins qu'il faille agir.

L'aspect le plus important de Kyoto, texte dont il ne faut attendre nul miracle, est qu'un premier pas a été fait. Un autre avenir est concevable. A condition que ce pas ne reste pas sans lendemain. Réduire l'impact potentiellement ravageur du réchauffement climatique passe, plus que par un traité, par une révolution. L'enjeu en est de détruire la double hégémonie du roi Charbon et du roi Pétrole, qui nourrissent notre dépendance à une énergie bon marché, mais fatale pour l'environnement. Le sevrage passera bien entendu par le progrès technologique ­ encore faudra-t-il y consacrer autant de moyens qu'aux armes. Mais aucune avancée technologique ne suffira seule à relever le défi principal. Qui est de permettre à l'ensemble des hommes, à commencer par ceux de Chine et d'Inde, d'espérer connaître un jour une prospérité comparable à la nôtre.

Le mode de vie occidental s'est éri