Grand-Couronne (Seine-Maritime), envoyée spéciale.
Kyoto qui entre en vigueur, c'est de la sueur en perspective pour les industriels. Depuis le 1er janvier, un plan national d'allocation des quotas (Pnaq) attribue des «permis d'émissions de CO2» aux entreprises. Une bourse d'échange leur permet ensuite de vendre des tonnes de CO2 non émises dans l'atmosphère. Les transactions se font sur une Bourse européenne. La tonne de CO2 y vaut actuellement 8,5 euros. Pour les entreprises, ce dispositif présente un double avantage : participer à l'effort général tout en se faisant un peu d'argent. C'est le cas de l'usine de papier recyclé Chapelle Darblay, sur les bords de la Seine à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Régulièrement montrée du doigt pour son impact sur l'environnement (destruction de forêts et grands besoins en eau et énergie), l'usine joue aux bons élèves pour Kyoto. Elle sait d'ores et déjà qu'elle a trop de CO2 à sa disposition. Le Pnaq lui en a alloué 197 054 tonnes pour 2005, ses émissions de référence ne s'élèvent qu'à 163 949. «Cela m'arrange, je vais vendre mon surplus à d'autres», dit Philippe Carrière, responsable de l'environnement. C'est l'occasion de dépanner les autres usines du groupe basées à Docelles (Vosges) et Stracel (Bas-Rhin), qui, elles, émettent plus de CO2 que permis.
Boues. Produire du papier recyclé est un processus gourmand en énergie. Pour produire 340 000 tonnes par an, Chapelle Darblay consomme 960 gigawattheures : un tiers sous forme d'électri