Le temps des affaires et des peaux de banane est revenu à droite. Et dans le match impitoyable que se livrent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il y aura un avant- et un après-Gaymard. Les révélations du Canard enchaîné sur les frasques immobilières du ministre de l'Economie sont désastreuses en terme d'image pour le clan Chirac, auquel appartiennent les époux Gaymard.
L'Elysée a aussitôt flairé le danger et enjoint la famille du ministre d'opter pour une habitation plus modeste. Le Château, qui ne réagit jamais sur ces sujets généralement qualifiés «d'ordre privé», ne cachait pas hier son embarras. «Il y a sans doute des choses à revoir sur la manière dont on attribue les logements aux ministres», indiquait hier, avant même l'annonce du déménagement, un conseiller du chef d'Etat, en jugeant «sans doute disproportionnés» la taille et les prix des appartements occupés par les Gaymard. Comme s'il soupçonnait un mauvais coup pour nuire au président de la République, un autre de ses vieux fidèles était, lui, carrément en colère : «C'est une connerie, un coup de folie...»
Il est vrai que, du côté de chez Nicolas Sarkozy, l'heure était à la franche hilarité. Le président de l'UMP, qui n'apprécie guère son successeur à Bercy, connaissait «depuis plusieurs jours», selon son entourage, l'existence du nouvel habitat des Gaymard. Et ne se privait pas de faire savoir à quel point il trouvait «incroyable et vraiment anormal» de s'octroyer ainsi, sur des deniers publics, un tel logement. S