Bruxelles envoyée spéciale
Assis, souriants, dans les fauteuils Régence des salons de la résidence de l'ambassadeur américain à Bruxelles, les présidents George W. Bush et Jacques Chirac se sont prêtés hier soir à la scène de la grande réconciliation franco-américaine devant les caméras. Chacun dans leur style. Interrogé sur le fait de savoir s'il allait enfin inviter Chirac dans son ranch de Crawford, réservé aux «vrais amis», Bush a lancé : «J'ai besoin d'un bon cow-boy !», sans formuler d'invitation. Plus sobre, Chirac a préféré rappeler les «valeurs communes, vieilles de deux siècles». Les deux chefs d'Etat, désormais bons amis après s'être durement affrontés sur l'Irak, ont enchaîné à 19 h 30 par un dîner de travail restreint.
Même objectif. La situation au Liban a été l'un de leurs tout premiers sujets de discussion. Bush et Chirac ont appelé la Syrie au «retrait immédiat» de ses troupes dans un communiqué commun. Ils partagent le même objectif : la tenue d'élections libres au printemps, qui marqueraient le retour de la démocratie, et la fin du joug syrien. Ce scrutin serait, pour Washington, la preuve de l'avancée inexorable de «la cause de la liberté» face aux forces obscures du terrorisme. Pour Paris, il s'agit de venir en aide à un ami historique, qui est son meilleur allié au Proche-Orient.
Officiellement, la France et les Etats-Unis restent sur la même longueur d'ondes après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Après avoir réclamé une enquête internat