Les Libanais se sont invités au dîner de Bush et de Chirac, manifestant par dizaines de milliers contre la tutelle syrienne sur leur pays. Le Liban a donc été, avec l'Iran, l'Irak et le conflit israélo-palestinien, un des mezze d'un tête-à-tête au menu très moyen-oriental. Bush avait proclamé, avant de se mettre à table avec Chirac, que «la paix au Proche-Orient est (notre) but immédiat».
Cette rencontre était le symbole de la volonté commune des deux alliés de réparer des relations endommagées par leur conflit sur la guerre d'Irak. Mais l'enjeu véritable en était de savoir s'il y a ou non une inflexion de la politique étrangère des Etats-Unis.
Les frictions euro-américaines n'ont jamais tant porté sur les objectifs que sur la manière de les atteindre. Qui est contre la paix, la prospérité et la démocratie au Moyen-Orient ? Personne n'est contre se débarrasser de tyrans. Mais, en Irak, Bush prêchait la croisade armée pour instaurer la démocratie par un changement de régime. Les Européens défendaient les vertus de la diplomatie, de l'action multilatérale, du droit international. La fin, à leurs yeux, ne justifiait pas les moyens.
Cette fois encore, Français et Américains partagent la même volonté d'amener l'Iran et la Syrie à cesser de jouer la déstabilisation régionale par le soutien au terrorisme. Comme celle d'empêcher l'Iran de franchir la ligne rouge de l'armement nucléaire. Et celle d'amener la Syrie à se retirer du Liban. Mais, pour y parvenir, Bush, s'il ne parle pas enc