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Libération
Interview

«Le Hezbollah, un outil de pression syrien»

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publié le 22 février 2005 à 0h41

Mokhtara envoyé spécial

Depuis qu'il a pris la tête de l'opposition libanaise, le leader druze Walid Joumblatt ne cache pas qu'il se sent menacé. Il vient même d'envoyer son fils aîné en France afin, dit-il, de «mettre au moins quelqu'un de la maison Joumblatt à l'abri». S'il quitte encore souvent son château de Mokhtara, dans le fief druze de la montagne libanaise, pour se rendre à Beyrouth, il tient pour incertaine sa sécurité dans la capitale libanaise.

Toutes les lignes rouges qui existaient au Liban ont-elles été franchies ?

Oui, mais par nous. Quand on a osé leur dire non, il y a d'abord eu l'attentat contre Marouan Hamadé (ministre démissionnaire de l'Economie, ndlr), qui a failli lui coûter la vie. Plus tard, quand Rafic Hariri et moi leur avons dit : appliquons les accords de Taëf qui sont clairs, qui demandent un retrait graduel et honorable (des forces syriennes, ndlr) du Liban, Hariri a été assassiné. On avait dit clairement que la mission des Syriens au Liban était terminée. C'est vrai qu'ils ont aidé les Libanais à empêcher la partition du pays, et la résistance islamique (le Hezbollah, ndlr) à libérer le Sud. Tout ça, c'est très bien. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?

Craignez-vous un attentat dirigé contre vous ?

Tout est possible. Ils (les Syriens, ndlr) ont franchi la ligne rouge. Ils nous disent : ou vous négociez à nos conditions, ou on vous tue.

Avez-vous reçu des menaces personnelles ?

Non, mais dans le climat de méfiance actuel, il faut prendre des précautio