Thierry Breton recevra ce midi les clés de Bercy des mains d'Hervé Gaymard. Le démissionnaire, revenu de Savoie où il a passé le week-end, et l'ex-patron de France Télécom devraient sacrifier au rite : éloge du partant et voeux de réussite pour l'impétrant. Thierry Breton en aura besoin. Son arrivée à la tête ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie est déjà l'occasion d'une polémique. Elle a été lancée hier par le député PS Arnaud Montebourg sur Europe 1 : «Il va falloir que M. Breton nous dise où il en est par rapport à sa société s'il reste administrateur, s'il est toujours actionnaire et puis, par ailleurs, je souhaite (...) qu'il ne puisse pas avoir partie liée au dossier de France Télécom dans l'avenir.» A l'UMP, Pierre Méhaignerie, député de l'Ille-et-Vilaine, tout en louant sur France Inter le «dynamisme et la créativité» de Thierry Breton, a pointé le conflit d'intérêt possible entre le fait d'être le ministre de tutelle de l'Industrie et ses anciennes fonctions de patron d'un groupe dont l'Etat est actionnaire à 40 %. En outre, Breton est administrateur de Thomson, Schneider Electric et de la banque franco-belge Dexia. «Je crois que l'homme a suffisamment d'expérience pour se rendre compte de ce danger et confier toute cette responsabilité à M. Devedjian, (ministre délégué à l'Industrie, ndlr) qui a fait preuve dans ce domaine de beaucoup d'autonomie politique.»
Batailler. Or les affrontements n'ont pas manqué entre Patrick Devedjian et le patron