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Libération

Matignon fait le dos rond

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Raffarin a perçu plus vite que Chirac les dégâts de l'affaire.
publié le 28 février 2005 à 0h45

Faire diversion. A peine l'affaire Gaymard bouclée, Jacques Chirac s'y est employé samedi matin, au Salon de l'agriculture (lire page 13) en débarquant gonflé à bloc avec son barnum, ses gimmicks et son discours sur l'Europe. Mais pas un mot sur Hervé Gaymard, son protégé installé par sa seule volonté à Bercy. A peine s'il le connaît encore... C'est d'ailleurs Jean-Pierre Raffarin qui a été aux avant-postes pour tourner la page au plus vite et donner le sentiment d'une équipe gouvernementale à nouveau «concentrée sur sa mission», comme on dit à Matignon.

Ravages. Paradoxalement, la gestion de cette crise et son issue pourraient le renforcer. Vis-à-vis de ses ministres, mais aussi de Jacques Chirac. Contrairement à l'Elysée, le Premier ministre a pris dès le début la mesure des ravages que pouvaient provoquer les 600 m2 loués pour les Gaymard 14 000 euros mensuels aux frais de l'Etat. A aucun moment, Raffarin n'a affiché de soutien clair à son ministre de l'Economie tandis que ses proches suggéraient que si Gaymard n'avait toujours pas démissionné, il fallait surtout regarder du côté de l'Elysée où il compte un fameux couple d'amis, Jacques et Bernadette Chirac. Au lendemain des premières révélations du Canard enchaîné, Matignon a même réagi avec une inhabituelle fermeté pour fixer de nouvelles règles sur les logements de fonction des ministres. Il est vrai que l'hôte de Matignon avait intérêt à se protéger puisque c'est son propre cabinet, dirigé par Michel Boyon, qui avait a