Le texte en dépit du contexte, le fond plutôt que l'écume, l'Europe malgré la droite. Depuis la large victoire du oui (59 %) lors de la consultation interne au PS du 1er décembre, François Hollande, fidèle à son engagement en faveur de la Constitution européenne, poursuit à l'extérieur le combat qu'il avait entamé à l'automne au sein de son parti. Et, pour convaincre une gauche de plus en plus réticente à valider une nouvelle initiative de Jacques Chirac, le patron du PS n'a de cesse d'extraire l'enjeu européen des contingences nationales qui menacent de le plomber. «Le référendum n'est pas un bon moyen de sanctionner Jacques Chirac», répétait-il dans les couloirs du Congrès réuni à Versailles. «La gauche n'aurait rien à gagner à une crise.»
Résultat : Sarkozy rechignant à voler au secours du chef de l'Etat, Bayrou engagé dans une croisade turcophobe, Hollande se retrouve, pour l'heure, seul chef de parti en piste pour assumer la précampagne du oui. Au risque d'être brocardé par les tenants du non en petit télégraphiste de Chirac. Le patron du PS retourne d'ailleurs aujourd'hui à l'Elysée dans le cadre des consultations engagées par le Président qui doit annoncer, en fin de semaine, le dimanche de mai qu'il aura choisi pour consulter les Français. Certes, le député de Corrèze est loin d'être le seul socialiste à secourir le oui français : fort de son succès du 20 février, l'espagnol Zapatero vient vendre cet après-midi l'exemple ibère à la tribune de l'Assemblée nationale. Po