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Libération

Une révolution pacifique en vue

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Le mouvement de la société libanaise rappelle ceux d'Ukraine, de Géorgie ou de Serbie.
publié le 1er mars 2005 à 0h46

Et maintenant, au tour de Beyrouth ? La «révolution orange» à Kiev (Ukraine) l'automne dernier, comme deux ans auparavant la «révolution des roses» à Tbilissi (Géorgie) ou, en octobre 2000, celle de Belgrade (Serbie) ont été caractérisées par une grande mobilisation pacifique de la rue balayant en quelques semaines un régime à bout de souffle. «Il y a esthétiquement et sociologiquement d'évidentes similitudes de Beyrouth avec Kiev», souligne Joe Bahout, chercheur associé au Ceri (Centre d'études et recherches internationales). «Par exemple, les drapeaux et les écharpes aux couleurs nationales, ou l'occupation pacifique de la place des Martyrs, au coeur de la capitale. Nombre de ténors de l'opposition libanaise ont d'ailleurs explicitement déclaré s'inspirer au moins dans les formes du modèle ukrainien.» Il rappelle en même temps les spécificités du cas libanais «en raison de la très grande segmentation de la société».

Modèle. Les mouvements de «déstabilisation démocratique», renforcés par de fortes pressions de la communauté internationale, semblent faire école. Dans l'espace ex-soviétique au Kirghizstan ou, bientôt peut-être, la Moldavie, et même en Afrique au Togo. «Ce modèle d'intervention, tenté avec succès pour la première fois en Serbie, repose sur le rôle-clef dévolu à la société civile, sur la mobilisation des médias nationaux et étrangers, sur la création d'un héros fédérateur à même d'incarner le mouvement sur la scène internationale, et sur les pressions des Etats-