L'évêque de Gap, Jean-Michel Di Falco, est président du Comité permanent pour l'information et la communication.
Comment avez-vous réagi à l'affiche incriminée ?
Je me suis dit qu'il y a tout de même une profonde contradiction dans notre société. A partir du moment où on légifère contre les signes religieux jusqu'à friser le grotesque par exemple, lorsqu'on interdit les sapins de Noël dans certaines administrations alors que cela n'a jamais été un signe religieux , je trouve qu'il y a une certaine hypocrisie de la part de certains publicitaires, à court d'imagination, à détourner de manière provocante des symboles importants et précieux pour nous, chrétiens. Des publicitaires qui usent de la provocation avec la conviction que nous n'allons pas réagir. Or, précisément, nous avons réagi.
Le recours à la justice est-il la bonne réaction ?
Dans tous les cas, nous sommes piégés. Si nous disons quelque chose, nous sommes instrumentalisés par la marque qui a détourné le symbole. Si nous ne disons rien, les consciences qui sont blessées sont déçues, attendant de l'Eglise qu'elle réagisse en tant qu'institution. Dans l'absolu, il faudrait éviter d'aller devant les tribunaux. La notion de respect de la croyance de l'autre devrait être inscrite dans la conscience de chacun.
Mais y a-t-il tant de personnes choquées ?
Bien sûr, il suffit de voir le courrier que nous recevons. Il ne faut pas juger ce type d'affaire avec un regard parisien. Car, à Paris, les gens voient tellement de choses su