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Libération
Interview

Repentance, culpabilité, morale: deux visions

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publié le 26 mars 2005 à 1h10

Véronique Margron

dominicaine et professeure de morale

«Une autre démarche que le psy»

«Il y a une culpabilité intrinsèque à la vie humaine, qui est juste et saine. C'est très difficile d'éveiller au sens moral sans un fond de culpabilité auquel on peut raccrocher la notion de responsabilité. Aller parler à un prêtre, c'est une autre démarche que d'aller chez le psychologue. Que le sacrement de la confession soit le lieu où les gens parlent n'est pas une dérive psychologisante, cela veut dire que c'est l'entièreté d'une vie que l'on remet devant Dieu. Si la confession devient l'occasion d'une parole plus globale, ce n'est pas une dérive, c'est la preuve que les gens ont conscience que c'est toute leur vie qui est relevée par le Christ. L'humain a besoin de raconter sa vie pour la faire sienne. Faire le récit de sa vie, c'est dire que les actes de travers appartiennent à une histoire d'existence.»

Martin Winkler

médecin et écrivain

«La médecine a remplacé l'Eglise»

«En tant que médecin, les gens me racontent des trucs très intimes. Et, souvent, ce qu'ils me disent a à voir avec ce qui faisait l'objet de la confession autrefois : la sexualité. Les femmes me parlent de leur désir comme si c'était quelque chose de malpropre. Les hommes me disent qu'ils ont une relation extra-conjugale ou qu'ils sont homosexuels mais qu'ils n'arrivent pas à en parler à leur femme. Ils me demandent, en fait, l'équivalent d'une sorte d'absolution, ils veulent que je leur dise s'ils sont normaux. La médeci