Ce vendredi, à 10 heures du matin. La cathédrale Notre-Dame de Paris est archicomble. Plus de 5 000 fidèles y sont rassemblés. Le service d'ordre ne laisse plus entrer personne. Plusieurs centaines de personnes se rabattent devant l'écran géant du parvis, où la pluie fait pousser une forêt de parapluies. A l'intérieur, une multitude de petits écrans attirent les fidèles par grappes. L'ambiance est au silence et au recueillement. Les seuls bruits venant couvrir le commentaire de la télédiffusion sont les applaudissements qui se déclenchent en même temps que ceux de Saint-Pierre de Rome sur l'écran. Il y a là des couples, des groupes d'amis et beaucoup de jeunes. Comme Alixame, 27 ans, venue par désir «de se rassembler avec d'autres chrétiens. C'est comme une famille. Et ces funérailles sont un événement exceptionnel. Je tenais à y participer, même à distance». Guillaume, étudiant en droit, est là également pour «accomplir la volonté du pape qui a toujours oeuvré pour unir la jeunesse».
A Notre-Dame-des-Vertus, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Virginia, aide-soignante, a les larmes aux yeux. «J'avais déjà perdu un fils, là j'ai perdu un père. J'ai tout perdu. Pour moi, cet homme était un saint. Regardez le monde qui est venu pour ses funérailles. C'est mondial.» Dans la nef où un drap tendu fait office d'écran géant, il n'y a qu'une centaine de personnes. Beaucoup d'Afro-Antillais, quelques Indiens, et Frank, un Sri-Lankais : «Le pape a beaucoup prié pour mon pays qui a tel