Des mots de croyants, difficiles à décrypter pour ceux qui n'ont pas la foi. «J'attends du prochain pape qu'il m'invite à aller au plus profond de moi», explique ainsi Michel Dubost, évêque d'Evry. Certes, mais comment l'épiscopat français voit-il le prochain pape ? Qu'en attend-il ? Un adepte du triomphalisme romain ? Ou un héraut de l'ouverture aux autres chrétiens ?
«Qu'il s'attache à rajeunir l'Eglise»
Première qualité, ou plutôt première nécessité pour le nouvel élu : rester en prise avec les futures générations. C'est le leitmotiv de tous les évêques interrogés. «Le prochain pape devra renouveler le langage. Nous avons quelque chose à gagner à avoir un langage plus simple, plus adapté aux jeunes. Sur le fond aussi, j'espère qu'il s'attachera à rajeunir l'Eglise. Un visage jeune, c'est meilleur pour les vocations, assure Dominique Vallon, vicaire général du diocèse d'Avignon. Mais je ne compte pas sur le nouveau pape pour qu'il ordonne des femmes ou des prêtres mariés. Ce qui est important, c'est que les jeunes se retrouvent dans ses discours.» Jean-Michel di Falco, président du Comité permanent pour l'information et évêque de Gap, dit la même chose, mais pense d'abord aux contraintes du terrain : «Comment attirer des jeunes, faire naître des vocations ? J'ai des inquiétudes car je n'ai pas un seul séminariste. Donc, dans le prochain pontificat, je mettrai en avant le manque de prêtres, qui se fait de plus en plus sentir.» Lui aussi évoque cette crise de société : «Si l'o