François Pinault, le fondateur de PPR, n'installera pas le grand musée destiné à abriter sa collection d'art contemporain sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt. La confirmation de l'abandon de son projet de fondation (lire page suivante) est tout sauf une surprise. Entre le financier collectionneur et le maire de Boulogne-Billancourt, les choses avaient mal commencé.
Projets. Quand, au printemps 2000, François Pinault fait savoir qu'il veut installer sa fondation sur l'île Seguin, Jean-Pierre Fourcade ne déroule pas le tapis rouge. On raconte même que c'est Jacques Chirac qui, lors de la garden-party de l'Elysée en juillet 2000, aurait convaincu l'élu de l'UMP de la nécessité de recevoir au plus vite son ami breton... et sa collection. Les choses s'arrangent alors, les dossiers avancent. François Pinault lance un concours d'architecture, choisit le projet de Tadao Ando, passe un accord avec Renault sur le prix du terrain, et lance des études. Côté Boulogne-Billancourt, on planche aussi. D'autant qu'en dehors de l'île Seguin, il y a, sur la rive, plus de 30 hectares de bureaux et logements à aménager. On lance des concours, on décide d'un tramway, on reconvertit le POS (plan d'occupation des sols) en PLU (plan local d'urbanisme) comme la loi y oblige, on pense des ponts, des voies de circulation, et on négocie aussi avec Renault. L'île Seguin est rebaptisée «Ile des deux cultures», avec l'idée d'y implanter un pôle scientifique à côté du pôle culturel que constituera la Fon