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publié le 2 juin 2005 à 2h25

Sus au chômage ! Tel est donc le nouveau credo, redécouvert après dix ans de règne par un président qui s'était fait élire sans vergogne sur l'air de la lutte contre la fracture sociale. Mais, comme on dit, les promesses ne lient que ceux qui les croient. Et aujourd'hui, les chiffres parlent : le taux de chômage en France demeure au-dessus de 10 % de la population active, quand celui de plusieurs de nos voisins, britanniques, espagnols ou finlandais, a très significativement baissé. On aura eu droit chez nous à des grands plans sur tout, à des lois contre tout et rien, mais jamais Jacques Chirac n'a déclaré grande cause nationale le combat contre le chômage ­ fléau qui est la préoccupation numéro 1 des Français, depuis longtemps et très loin devant tout le reste. Et puis, il y a deux jours, dos au mur, presque pathétique, Jacques Chirac a réentonné l'antienne. Il aura fallu pour cela le séisme du référendum, le triomphe d'une forme inédite de souverainisme social et l'exaspération d'une opinion que notre sondage Louis-Harris décrivait mardi comme «révoltée» à 78 %. C'est dire si les généralités sur le sujet assenées sourire aux lèvres hier soir par Dominique de Villepin ont paru bien creuses. Il y faudra une autre énergie, un autre engagement. Reconnaissant que tout n'avait pas été tenté et qu'il mènerait personnellement la bataille contre le chômage, le successeur de Jean-Pierre Raffarin a revendiqué un pragmatisme pas forcément conforme à la défense du modèle social frança