Bruxelles (UE) de notre correspondant.
Le 1er juillet, Tony Blair héritera de la présidence d'une Union européenne en état de choc. Cette situation n'est pas pour déplaire au Premier ministre travailliste. Il a là une occasion en or d'imposer son leadership à une Europe déboussolée, et de faire triompher la conception britannique d'une Union ramenée à une vaste zone de libre-échange organisée, qui ne prétendra plus s'ériger en «contrepoids» politique aux Etats-Unis.
Le paysage est cataclysmique. Après le double non français et néerlandais, le projet de Constitution est en état de mort cérébrale, ce qui prive l'Union de tout projet politique à échéance prévisible. Certes, Jacques Chirac a écrit hier à ses vingt-quatre partenaires pour les conjurer de ne pas enterrer tout de suite le traité : «Il conviendra de prendre le temps nécessaire pour bien analyser les conséquences pour l'Union du vote intervenu en France. C'est une réflexion que nous devons commencer lors du Conseil européen» des 16 et 17 juin dit le Président français. Mais on voit de plus en plus mal Londres maintenir son référendum pour le seul plaisir de le perdre. Le gouvernement polonais est lui aussi sous la pression de son opposition de droite qui devrait gagner les élections de la rentrée , qui exige un «report» du référendum.
Condamnée. Même si les procédures de ratification vont jusqu'à leur terme, personne ne voit comment sortir de l'impasse du double non franco-néerlandais. En effet, tous les Etats membre