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Libération
Éditorial

Plan B (lair)

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publié le 2 juin 2005 à 2h26

Le nee batave, massif et sans appel, poursuit le film-catastrophe dont le non français a été le premier épisode. La Constitution a servi à La Haye comme à Paris de bouc émissaire à des colères aussi multiples que contradictoires, contre les élites, les étrangers, la vie chère, le chômage, l'élargissement, ou la bureaucratie de Bruxelles.

Sans surprise, l'édifice quinquagénaire de l'Union européenne vacille de plus en plus. L'euro pique du nez, pas forcément une mauvaise chose pour les exportations, mais signal d'un début de crise de confiance. La poursuite du processus de ratification d'un texte mort-né paraît de plus en plus absurde, comme l'idée de sa «renégociation». Quand il faudra boucler le budget de l'Europe, on peut parier sur une foire d'empoigne d'«intérêts nationaux». Nul ne sait où le détricotage de l'Union pourra être arrêté, le traité de Nice accentuant le risque d'embolie fatale.

Chirac appelle maintenant ses partenaires à «analyser les conséquences du vote» en France lors du prochain sommet européen. On aurait préféré que lui-même en identifie les causes avant le vote. Il assure vouloir défendre le «modèle social français». Mais pourra-t-il le faire sans une Union dont la France fait encore partie ? Or, la quasi-totalité des Etats membres de l'UE ne croit pas aux vertus dudit modèle.

Une fois coupée la voie de l'union politique, il va apparaître que le seul plan B pour l'Europe est celui de Tony Blair : s'en tenir à une vaste zone de libre-échange, aussi peu rég