Devant plusieurs dizaines de personnes, hier matin, Nicolas Sarkozy a confirmé que sa réapparition place Beauvau ne devait rien au hasard. Lors du traditionnel petit déjeuner organisé par Edouard Balladur dans une annexe de l'Assemblée, le président de l'UMP a laissé entendre que la reprise en main des services de renseignement était une condition sine qua non de son accession à l'Elysée en 2007. «Il nous a dit que son retour à l'Intérieur lui permettrait de reprendre la DST et d'éviter les coups tordus montés contre lui», raconte un participant. Plus tard, le nouveau ministre de l'Intérieur débarque au siège de l'UMP pour expliquer aux membres de la commission exécutive les raisons de son entrée au gouvernement. Face à 80 personnes, dont nombre de chiraquiens, il met les pieds dans le plat en évoquant «des officines qui, depuis six mois, ont pris [sa] famille pour cible». En reprenant le contrôle de la place Beauvau, il assure pouvoir mettre fin «à ce type d'opérations» de déstabilisation. Ce franc-parler qui sidère l'auditoire ne s'arrête pas là. Sarkozy assure que sa collaboration avec Villepin ne l'empêchera pas d'être candidat en 2007. A nouveau, il expose son souhait de «ne pas rester en dehors de l'action». En prenant soin de préciser, selon un élu, que «l'Intérieur ne l'impliquait pas dans les éventuels échecs» du gouvernement.
Au ministère, les permanents s'amusent de ce chassé-croisé Villepin-Sarkozy, d'autant que les deux hommes se sont déjà retrouvés au centre d'u