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Libération

La «flexicurité» danoise qui séduit Paris

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Les chômeurs sont bien lotis, mais le code du travail est minimaliste et les impôts élevés.
publié le 7 juin 2005 à 2h30

Stockholm, de notre correspondant.

Le modèle danois a le vent en poupe. La semaine dernière, un quotidien économique de Copenhague titrait : «Le modèle danois se porte bien, et il est en route pour Paris.» La mode serait donc à la «flexicurité», mélange de flexibilité et de sécurité. «Nous parlons tout simplement de... modèle danois», ironise Dorte Monggaard, une membre de LO, la confédération syndicale qui organise 80 % des employés et ouvriers du pays.

Si le gouvernement Villepin ne semble plus jurer que par lui, cela fait des années qu'il existe un tropisme danois dans l'Hexagone, depuis que Copenhague a instauré avec succès sa politique «active» de l'emploi il y a une décennie. Flexibilité d'abord avec l'un des codes du travail les plus minimalistes d'Europe, qui ne prévoit pas, par exemple, de salaire minimum garanti par la loi. Comme en Suède, le marché du travail de ce pays de 5,3 millions d'habitants est avant tout régulé par des accords collectifs forts négociés entre le patronat et des syndicats surpuissants qui jouent la carte de la cogestion. Une entreprise peut donc embaucher, et licencier, facilement, avec les seuls garde-fous prévus par les conventions collectives qui donnent des préavis plus ou moins longs. Ce qui engendre une mobilité du travail très importante : 30 % des Danois changent d'emploi chaque année... Pour tolérer cette flexibilité, les salariés ont obtenu de généreuses conditions d'indemnisation et d'accès à la formation. Résultat, les patrons, qui