«Aucune réforme n'est remise en cause, aucune d'entre elles ne sera retardée», a fièrement certifié hier le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Il a été aussitôt démenti par deux ministres du nouveau gouvernement : Gilles de Robien, ministre de l'Education nationale, veut se donner «le temps de la concertation» avant de signer les décrets d'application de la loi Fillon. Quant au ministre de la Justice, Pascal Clément, il attend des «propositions sur les problèmes soulevés» par la loi Perben. Un troisième recul a été évoqué, avant d'être démenti, sur la journée de solidarité du lundi de Pentecôte. Le président du comité d'évaluation de cette mesure, Jean Leonetti, député (UMP) des Alpes-Maritimes, avait indiqué hier matin que les auditions auxquelles il avait procédé faisaient apparaître «un consensus sur un éventuel impôt». Quelques heures plus tard, il rectifiait que le temps des propositions n'était pas venu et qu'il «n'envisageait pas d'impôt supplémentaire spécifique en remplacement de la journée de solidarité».
Désaveu. Gilles de Robien a confirmé hier que l'application de la loi Fillon attendrait «que [son] degré de connaissance soit suffisant pour prendre une décision» (Libération d'hier). Un mois à peine après l'adoption aux forceps du texte, le seul ministre UDF offre ainsi aux syndicats enseignants une victoire à la Pyrrhus que rien, institutionnellement, n'annonçait. La phase de «concertation» dont il a annoncé l'ouver