En ciblant ses mesures nouvelles sur les très petites entreprises (TPE), Dominique de Villepin a délibérément choisi d'attaquer le «modèle social» français par son maillon faible. Pour profiter de la faiblesse supposée de ses opposants syndicaux. Ainsi, sa principale annonce, le «contrat de nouvelle embauche», ouvre-t-elle une large brèche dans le droit du travail. Mais comme l'implantation syndicale dans les entreprises de moins de 10 salariés est quasi inexistante, au-delà de protestations formelles des confédérations, le sujet risque d'être assez peu mobilisateur. Pourtant, passer d'une période d'essai de deux ou trois mois maximum à deux ans est un bouleversement déterminant. Il ne s'agit pas d'un simple allongement de la durée maximale du contrat à durée déterminée (CDD), aujourd'hui plafonnée à dix-huit mois. C'est bien une nouvelle forme de contrat de travail, encore moins protecteur pour les salariés, que le Premier ministre met sur les rails. Il permettrait à l'employeur de se séparer d'un salarié sans avoir à payer l'indemnité compensatrice de précarité de 10 % du salaire qu'il serait obligé de verser s'il s'agissait d'un CDD.
Nouvelle précarité. «Cela change totalement la notion de période d'essai, souligne Michel Cocquillion (CFTC). On croyait naïvement qu'elle était faite pour que l'employeur s'assure que la personne recrutée correspondait bien au poste. Là, c'est un délai de deux ans pendant lequel il peut voir s'il a besoin de quelqu'un. Et s'il n'en a pas beso